"Sweet Rush" de Wajda

Vu au Festival de Cinéma Européen de Séville


Sweet

Wajda conserve sa source d’inspiration dans la Deuxième Guerre Mondiale. Après le cri de rage de Katyn, vu aussi dans ce Festival, le vieux maître prend le ton de la confidence. Sweet Rush est un hommage à son ami mort, le chef caméra de son équipe. Une réflexion sur la mort, intime et sobre, plus proche des sentiments d’un troisième âge pessimiste que de la fraîcheur d’un Bergman avec Les fraises sauvages ou un Kiarostami avec Le goût de la cerise.



Rush

C’est dans l’utilisation subtile des rushes du tournage d’un film inspiré d’une œuvre littéraire que réside la force du propos de Wajda. Véritable "Ruban de Moebius", entre la fiction et la réalité, parcouru par une fabuleuse Krystyana Janda (L’homme de marbre et L’homme de fer de Wajda et aussi le Mephisto de István Szabó). L’actrice interprète ici trois rôles qui contemplent la mort. Une interprétation qui représente, en fait, une réflexion plus profonde dans le film : le métier d’acteur. Ce duo Wajda-Janda peut parfaitement venir s’enlacer avec celui aussi mémorable de John Cassavetes et Gena Rowlands dans Opening Night.