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Le Sublime
Le Sublime renvoie aux objets par projection de nos états d'âme, projection possible immédiatement car se réalisant par rapport á ce que l'objet a d'informel (immensité) ou de difforme (puissance) dans sa nature.
Il se forme une relation de discordance entre R et I: exigence de R et potentialité de I. Cette perte de liberté de I est une douleur, premier sentiment du Sublime. I accède á sa propre passion.
Genèse: le sens commun est engendré
La discordance engendre une concordance
I se représente l'inaccessibilité de l'Idée rationnelle, mais comme au-delà du sensible elle n'a pas où s'appuyer, elle est face á l'abstraction et rejoint le suprasensible. Elle découvre dans sa propre passion l'origine et le destin de toutes ses activités. Elle se libère de façon négative de toutes les contraintes de E, et s'accorde á la raison R pour découvrir ce que E lui cachait, son destin suprasensible, son origine transcendantale.
Il y a un passage discordance/concordance de I et R dans le suprasensible. L'âme se sent comme l'unité suprasensible indéterminée, un point de concentration de toutes les facultés dans le suprasensible.
Ce sens commun engendré, cette genèse dont le mouvement représente en soi une culture, fait apparaître un destin suprasensible de nos facultés, "la prédestination d'un être moral".
Nous sommes devant un accord des facultés qui est objet d'une véritable Genèse. le sens du Sublime ne peut se séparer d'une Culture («l'homme vulgaire ne perçoit que les malheurs, les dangers et les misères»). Les facultés que le Sublime sollicite renvoient á une genèse de l'accord au sein du désaccord: la Genèse du Sublime est transcendantale est sert de modèle pour une genèse du Beau dans l'accord entre I et E.
Principe d'une genèse dans le beau
Principe d'objectivité
Alors que dans le sublime tout est subjectif, dans le beau la subjectivité se donne á l'occasion de formes objectives. On peut chercher un intérêt rationnel auquel le "beau" peut s'unir dans une synthèse qui serve pour une genèse du sens du beau comme sens commun.
¿Quel serait cet intérêt?Un intérêt social empirique qui engendre une sorte de goût on de communicabilité du plaisir. Mais il ne peut porter sur le beau en soi; il ne peut porter que sur l'aptitude de la nature de produire des formes que l'imagination reproduit. Les sons, les couleurs font partie de l'intérêt du beau. L'intérêt du beau n'est pas dans le beau ni dans le sens du beau mais concerne la production du beau dans la nature (souvent caché á la vue comme le fond de l'océan).
¿Quelle classe d'intérêt est-ce? Les intérêts de la raison portent sur un type d'objets soumis á une faculté supérieure, et il n'y a pas d'objets soumis á la faculté de sentir. La forme supérieure de la faculté de sentir est l'harmonie subjective et spontanée de toutes nos facultés actives, sans qu'aucune d'entre elles n'ait á légiférer sur les objets.
On ne peut conclure qu'à une concordance intelligente de la nature avec l'ensemble de nos facultés. Il n'y a pas de finalité dans la nature pour produire le beau, mais un pouvoir sans finalité en adéquation par hasard avec l'exercice harmonieux de nos facultés. Le plaisir de cet exercice est désintéressé. «Nous expérimentons un intérêt rationnel pour la concordance contingente des productions de la nature avec nôtre plaisir désintéressé.
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La genèse du sens du beau: le symbolisme
Les couleurs et les sons débordent E. S'y ajoute un concept distinct qui est une idée de R: le lys (couleur+fleur)E + (innocence)R = représentation indirecte qui a pour règle l'intérêt de la raison R. C'est le symbolisme, qui a 2 conséquences:
a) E voit ses concepts élargis á l'infini (E amplifié)
-I est libérée de la schématisation imposée par E et réfléchit librement la forme
-les matières libre de la nature sensible symbolisent les idées de R.
-Le plus profond: l'intérêt pour le beau témoigne d'une unité suprasensible de nos facultés de laquelle dérive (remonte á la surface de l'océan) la libre concordance formelle et l'harmonie subjective.
b) La libre concordance de la nature avec nos facultés et de nos facultés entre elles, fait ressortir le rôle de la raison R dans l'intérêt pratique et le domaine moral:
le destin de toutes nos facultés est donc la prédestination d'un Etre Moral.
Le plus élevé:
-l'idée de suprasensible comme unité indéterminée de nos facultés prépare á l'idée du suprasensible comme principe des fins de la liberté (comme le détermine pratiquement la raison
- l'intérêt du beau implique une disposition á l'Etre Moral «le Beau même est symbole du Bien», une relation synthétique entre beau et bien. L'intérêt du beau nous dispose á être moraux, nous destine á la moralité.
- suprématie de la faculté de désirer D et passage de la faculté de connaître C á la faculté de désirer D.
Conclusions
De l'intérêt lié au Beau Il y a un sens désintéressé du Beau: I réfléchit la forme mais laisse échapper ce qui ne peut être réfléchi que difficilement (couleurs, sons, matières). Par contre, il y a un intérêt lié au beau pour les couleurs, le son, la matière, qui sont les moyens qu'utilise la Nature pour produire les objets propres á la réflexion formelle( de la forme). Cet intérêt est méta esthétique.
L'art- Le génie
Tout repose dans la pensée sur le fait que la beauté est dans la nature. Aussi, le sens du beau dans l'art ne semble pas pouvoir s'engendrer á partir d'un principe qui nous destine á la moralité. A moins que l'art reçoive de la nature une matière riche et une règle synthétique. Cette disposition innée est le Génie.
Génie: faculté des Idées Esthétiques
Idée rationnelle(rappel)
-le concept associé ne se conforme á aucune intuition
-elle excède l'expérience lorsque:
- a) elle n'a pas d'objet qui lui corresponde dans la nature sensible,
- b) elle transforme un phénomène naturel en évènement psychique (amour, mort)
-il y a de l'inexprimable en elle.
Idée esthétique
-l'intuition ne se conforme á aucun concept
-elle excède tout concept, car elle crée l'intuition d'une nature autre, une nature dont les phénomènes seraient de véritables évènements spirituels: «elle donne á penser»
-elle exprime ce qui est inexprimable dans l'idée rationnelle: elle est une expression segonde.
l y a équivalence avec le symbolisme (une ampliation de E et une libération de I), mais au lieu que l'Idée se présente indirectement dans la Nature, comme pour le symbolisme, l'Idée Esthétique s'exprime dans la création, l'imagination d'une autre nature. C'est un symbolisme de l'Art.
Génie: Matière et Règle
Le goût
Il est la concordance formelle d'une imagination I libre et un entendement E amplifié. Il est l'intermédiaire entre deux génies: le génie qui est un appel lancé á l'autre dont le goût permet d'attendre que naisse son génie.Matière: á l'esthétique formelle du goût il s'ajoute une métaphysique matérielle (l'intérêt pour le beau et le génie). A l'esthétique de la forme s'ajoute une méta esthétique des matières, couleurs et sons. Le génie anime le goût dans l'art d'une matière.Règle synthétique
Le génie est témoin, exprime, l'unité suprasensible de toutes les facultés, il l'exprime comme vivante. Sa règle synthétique et génétique étant les conclusions du beau de la nature …au beau de l'art, tous deux symboles du Bien.
Conclusions
Il y a 3 Idées de la raison:
1) L'analytique du Beau découvre un accord libre de E et I mais ne peut faire autre chose que le présupposer.
2) L'analytique du Sublime découvre un accord libre de R et I mais dans des conditions internes telles qu'elle ébauche dans le même temps une Genèse.
3) La déduction du Jugement du goût découvre un principe externe á partir duquel s'engendre á priori l'accord entre E et I, donc se sert du modèle offert par le Sublime, utilisant la déduction, ce dont le Sublime n'a pas besoin.
Il y a ainsi 3 Genèses parallèles:
á partir du Sublime: Genèse de l'accord entre R et I.
á partir de l'Intérêt du Beau: Genèse de l'accord entre E et I en fonction du Beau dans la Nature.
á partir du Génie: Genèse de l'accord entre I et E en fonction du Beau dans l'Art.
Les critiques de la raison pure et de la raison pratique partaient des facultés qui avaient des tâches assignées sous la direction de l'une d'elles. La Critique du Jugement garantit le passage de l'intérêt spéculatif á l'intérêt pratique et la subordination du 1er au 2ème. Exemple:
1) le sublime montre que le destin de nos facultés suprasensibles est la prédestination d'un être moral;
2) de même, l'intérêt lié au beau témoigne d'une âme destinée á la morale;
3) et le Génie intègre le beau artistique dans le monde moral et permet de dépasser la séparation du beau dans la Nature et du beau dans l'Art.
Les Idées de la raison R se présentent dans la Nature Sensible.
1ère manière: dans le Sublime- Présentation directe, mais négative, par projection.
2ème manière: dans le Symbolisme naturel
-Présentation indirecte, positive,(dans l'intérêt pour le Beau ) produite para réflexion.
3ème manière: dans le Symbolisme artistique- Présentation secondaire, positive,(dans le Génie) produite par création d'une autre Nature.
Les Idées de la raison R se présentent dans la Nature comme système de Fins d'une 4ème manière que nous verrons plus loin.
Suite et fin: Téléologie