Ce manifeste me conduit à traiter dans des libellés particuliers les thèmes relatifs à la relation à soi (Imagination…), à la relation de l’individu avec le corps social, et particulièrement entre Etats et Marchés (LES RÈGLES DU JEU…), et aussi entre l’individu et son environnement naturel.
La globalisation a été présentée aux citoyens du monde (ou du moins à ceux qui avaient accès à une telle information) comme la seule voie possible vers l'éradication de la pauvreté, la répartition des richesses ou encore le bonheur sur terre. Aujourd'hui, les conséquences de cette globalisation se font jour avec une acuité qui n'échappe cette fois a aucun citoyen. Ce dernier a le sentiment d'être dominé par un système impérial, un grand marché financier qui impose sa loi à la politique et à l'économie. Etendant son empire à l'échelle du globe, il reste abstrait, opaque, lointain, et ses pouvoirs semblent de plus en plus concentres. Mais ses effets sur les sociétés sont énormes: attaque des dettes souveraines des Etats, obligation pour ceux-ci d'opérer une régression quant aux droits acquis après des décennies de lutte dans le monde ouvrier, délocalisation entraînant chômage et précarité, migrations forcées amplifiées par une crise environnementale…
Il est certain que le citoyen se doit de comprendre, scruter et savoir critiquer le fonctionnement d'un tel système et je m'efforce pour ma part de m'y engager. Mais tant les causes comme les conséquences de cet ordre impérial attestent d'une réalité qu'il convient de rappeler:
-d'une part l'individu, dans sa nécessité de compréhension et de développement d'un esprit critique, éprouve des difficultés pour commencer par lui-même, apprendre à s'accompagner quant aux variations de ses états émotionnels, prendre soin d'un corps soumis à des contraintes sociales et affectives dans un espace-temps qu'il maîtrise de moins en moins.
-d'autre part, les sociétés, et les individus qui les composent, sont de plus en plus liées les unes aux autres ce qui rend plus complexe toute approche pour imaginer une métamorphose à une échelle planétaire sur le long terme. Cette incapacité de la citoyenneté profite essentiellement aux logiques financières sur le court terme et elle ne semble pouvoir être surmontée que par un effort d'accompagnement des différents mouvements individuels ou sociaux qui ne cessent de se présenter à chacun de nous.
Puisque nous en sommes là, il me semble urgent de redéfinir une éthique qui relève d'une compréhension, une scrutation de la réalité, humaine et planétaire, sous son double aspect d'interdépendance des choses et des êtres et de leur vulnérabilité.
Il existe dans le concept d'accompagnement que j'ai cité volontairement ci-dessus, une éthique appropriée à l'individu (un mental qui accompagne son corps), à la société (accompagner l'autre ou les groupes), à la nature et l'environnement (savoir accompagner les changements...). Je pense qu'une telle éthique de l'accompagnement doit se développer au-delà bien entendu du souci des autres et du comportement humaniste ou de tout autre "isme". Il doit toucher toutes les formes possibles de pouvoir, et tous les modes d'action citoyenne. Je tenterais de faire une recherche dans ce sens et de développer ces points dans ce Blog prétextes.
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