De Deleuze à Kant-Schéma nº3

Critique de la raison pure

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Schéma nº3-cliquer sur image

La critique de la raison pure porte sur la relation sujet/objet,donc sur la connaissance C, et correspond á l'action suivante des facultés passive (sensibilité) et actives (E, R, I), comme définis dans Schéma nº 2.

La sensibilité se manifeste ici par l'intuition, c'est-à-dire la représentation singulière qui se réfère á l'objet de l'expérience, immédiatement.
E: entendement qui se définit par l'utilisation des concepts. Le concept est une représentation qui se réfère á l'objet "médiatement", donc par l'intermédiaire d'autres représentations.
I: Idée est un concept qui va au-delà de la possibilité de l'expérience de la représentation.
R: Raison qui consiste en la utilisation des idées

E légifère
Tous les phénomènes sont á priori dans l'espace-temps.
La synthèse de l'imagination s'effectue dans l'espace-temps.
Les phénomènes sont nécessairement soumis á l'unité de cette synthèse et aux catégories qui les représentent, ce qui est la définition même de E. Si l'on ne peut définir les lois auxquelles les phénomènes obéissent quand á leur matière, E peut définir les lois du point de vue de la forme: ils "forment " une nature sensible. E peut alors juger.

I synthétise et schématise
Synthétisation: c'est la détermination d'un certain espace-temps par lequel la diversité se relationne avec le phénomène, en conformité avec les catégories.
Schématisation: elle permet de répondre á la question ¿ Comment E s'applique aux phénomènes qui se soumettent á lui? Le schéma permet á E de réaliser des jugements qui servent de principe á toute connaissance C.
"I schématise" signifie que le schéma est une détermination, quelque soit l'espace-temps, correspondant á la catégorie (relation conceptuelle hors images).


"E légifère" c'est l'intérêt spéculatif de R, et l'acte profond de I.

R comme raison pure
Elle constitue des idées transcendantales (au-delà des possibilités de la propre expérience) qui forment la totalité des conditions sous lesquelles E attribue une catégorie de relation á l'objet de la connaissance C.
La part de subjectivité de R
E est l'objet de R: les idées de R confèrent aux concepts de E le maximum d'unité et d'extension, R se réservant ainsi des foyers idéaux (hors expérience) ou convergent les concepts de E (unité) et forme un horizon supérieur qui reflète les concepts (extension).
La part d'objectivité de R
R dit: "tout se déroule comme si…" pour que les phénomènes, du point de vue de la "matière" correspondent aux idées de la raison puisque E n'y accède pas. E suppose une unité comme limite dans la nature.
R dit: "les phénomènes nous permettent de tendre vers une unité comme degré le plus élevé de la connaissance".


L'idée I:
a) n'est pas une fiction
b) est indéterminée dans son objet
c) est déterminable par analogie avec les objets de l'expérienced) est porteuse de l'idéal d'une détermination infinie.


La raison R:
a)symbolise par rapport á la matière des phénomènes
b)raisonne par rapport á la forme des phénomènes en relation avec les concepts
c)est conduite á laisser E prendre soin de son propre intérêt spéculatif, principalement parce qu'elle ne peut s'appliquer elle-même aux phénomènes et constitue des Idées qui dépassent la possibilité de l'expérience.


E légifère sur les phénomènes du point de vue de la forme. Il ne peut s'appliquer qu'à ce qui lui est soumis. E ne donne aucune connaissance sur ce que sont "les choses en soi".

Utilisation illégitime de la raison

L'intérêt spéculatif porte naturellement sur les phénomènes
Les phénomènes sont soumis á E et ses concepts, á travers de la synthèse de I
C'est donc E qui légifère dans la faculté deC
R laisse á E le soin de son propre intérêt spéculatif car elle ne s'applique pas par elle-même aux phénomènes, par le fait qu'elle constitue des Idées qui dépassent la possibilité de l'expérience E légiférant les phénomènes, ne peut s'appliquer exclusivement qu'à ce á quoi il est soumis. Il ne peut donner aucune connaissance C sur la chose telle qu'elle est "en soi".
Illusion et illégitimité
Tant R comme E ont l'ambition de nous faire connaître la "chose en soi".
Il y a des illusions internes et des utilisations illégitimes des facultés.
I rêve au lieu de schématiser
E aspire á appliquer ses concepts aux choses " en soi", dans une utilisation transcendantale, et dédaigne ses propres limites et sa relation avec I .
R, au lieu de se référer aux concepts de E (utilisation immanente et régulatrice) aspire á s'appliquer directement aux objets et á légiférer (utilisation transcendantale constitutive)
E se trouve sous l'impulsion de R qui lui donne l'illusion d'un domaine á conquérir en marge de l'expérience et cela est + grave que l'utilisation transcendantale de E: l'utilisation transcendantale de R nous ordonne de franchir les limites de E.
C'est la critique de la raison pure

Kant dénonce les illusion spéculatives de R, les faux problèmes où elle nous entraîne: l'âme, le monde, dieu. Si ces illusions découlent de la nature même de R, la critique peut conjurer les effets de l'illusion sur la connaissance C mais ne peut empêcher sa formation dans la faculté de C.
La critique est l'instauration d'un état civil de la raison qui implique un renoncement de R du point de vue spéculatif. Mais les illusions subsistent sous la loi de sa propre nature. Il conviendrait alors que la raison expérimente un intérêt pour les choses "en soi" mais non-spéculatif.
En fait, les intérêts de la R ne sont pas indifférents les uns aux autres et constituent un système hiérarchisé. Donc, même les illusions spéculatives expriment une subordination de l'intérêt spéculatif á un système de finalités. Il y a donc un intérêt + élevé, et c'est pour cela que la R peut confier á E la législation de la faculté de connaître C.


¿Quel est cet intérêt + élevé?


Suite: critique de la raison pratique-1