Schéma nº4 bis-cliquer sur image |
ver critique de la raison pratique
Rôle de l'entendement E
Dans l'intérêt spéculatif de la R, E légifère sur la faculté C et R raisonne et symbolise, déterminant l'objet de son Idée par analogie avec les objets de l'expérience.
Dans l'intérêt pratique de la raison, E juge et symbolise: il extraie de la loi naturelle sensible un "type", modèle, pour la nature suprasensible.
R, déterminant la faculté du désir D dans sa forme supérieure, unit le concept de liberté á celui de causalité; la causalité, qui est une catégorie de E dans sa forme, non de cause originaire, mais de causalité naturelle (une connexion qui unit les phénomènes sensibles á l'infini). Donc, R donne á la catégorie de causalité un objet suprasensible (être libre comme cause productrice originaire), et R reprend á E ce qu'elle avait aliéné dans la nature sensible: la causalité ainsi formée apparaissant comme une nature par analogie (le suprasensible ne peut être pensé que par analogie avec la nature sensible, grâce á E).
Sens commun et utilisation illégitime
En application des définitions données dans Schéma 4, on se trouve devant un sens commun moral. Ce n'est certainement pas un sentiment, une intuition. Ce sens commun est simplement la concordance de E et R sous l'effet de la législation de R. Si l'on tombe dans les illusions:
E, au lieu de symboliser et se servir de la loi naturelle comme "type"ou modèle, pour la loi morale, cherche un schéma qui relationne la loi avec une intuition.
R accommode son devoir aux désirs, inclinations sensibles, ou intérêts empiriques. Ici, ce qui demande critique, n'est pas la raison pratique, mais les "impuretés" qu'elle contient lorsqu'elle reflète des intérêts empiriques.
Ainsi, á la critique de la raison pure (la critique tombe lorsque l'on démontre que R spécule et veut prendre le rôle législateur de E) correspond une critique de la raison pratique " impure", critique qui dénonce l'utilisation transcendantale d'une raison pratique qui, au lieu de légiférer se laisse conditionner empiriquement.
Le sensible, l'imagination et la loi morale
Réalisation de la loi morale
La loi morale n'est pas indifférente à sa propre réalisation.S'il y a un abîme entre sensible et suprasensible, il est fait pour être comblé. Le suprasensible échappe à C. Par ailleurs, il n'y a pas d'utilisation spéculative de la raison qui permette de passer du sensible au suprasensible. Mais le suprasensible se doit d'exercer son influence sur le sensible; et le concept de liberté doit réaliser dans le monde sensible la finalité imposée par ses lois.
Le suprasensible comme archétype et le sensible comme ectype, car il contient l'effet possible de l'idée de l'archétype.
-Le phénomène et la chose "en soi" sont le même être:
a) soumis á la nécessité naturelle en tant que phénomène,
b) source de causalité libre en tant que chose "en soi", ou encore: le même effet sensible, renvoie d'une part á un enchaînement de causalités sensibles par lequel l'effet sensible se fait nécessaire, et d'autre part, renvoie á une cause libre, dont il est lui, effet sensible, le signe et l'expression.
-La nature suprasensible que les êtres libres forment en accord avec les lois de la raison, doit être réalisée dans le monde sensible. Entre la nature comme phénomène et les "effets de la liberté" comme phénomènes, ou il y a collaboration, ou il y a opposition:
Il y a 2 domaines (nature sensible et suprasensible) et 1 terrain (l'expérience).
-La nature sensible n'a pas pour loi la moralité, et les effets de la liberté ne peuvent par ailleurs ralentir le mécanisme de la nature qui semble faire d'enchaînements de causes unies en un seul phénomène qui est une cause libre.
Mais la législation de la raison pratique, dans sa faculté de désir D d'objets, convertit le monde suprasensible en objets á réaliser dans la loi morale.
Conditions de la réalisation
Ce serait la concordance entre 2 aspects:
Loi morale / Loi de la nature
Suprasensible / Sensible
Moralité / Bonheur
Avec l'Idée d'un Bien Souverain comme totalité de l'objet de la Raison Pratique.
Postulats
La réalisation de cette concordance entre vertu et bonheur a pour condition:
a) une perspective d'un retour á l'infini (âme immortelle)
b) un auteur, cause morale et intelligible de la nature (dieu)
c) une réalité objective qui est la Liberté, idée cosmologique d'un monde suprasensible.
a)+b)+c) = 3 idées de la raison spéculative qui reçoivent de la loi morale une détermination pratique.
Ce sont 3 postulats de la raison pratique qui sont objet d'une croyance pure pratique; (la liberté, plus qu'un postulat, est l'objet d'une proposition catégorique, matière de fait; les 2 autres postulats sont possibles par le fait que la liberté est réelle).
A ces postulats, conditions de réalisation du suprasensible dans le sensible, il faut ajouter les conditions immanentes á la nature sensible qui fondent la capacité d'exprimer et symboliser du suprasensible:
a) la finalité naturelle propre aux phénomènes
b) la forme de la finalité de la nature dans la beauté des objets
c) le sublime dans l'absence de forme, ce par quoi la nature sensible témoigne l'existence d'une finalité supérieure.
b) et c) appartiennent au rôle de l'imagination I qui dépasse ses frontières et se relationne aux Idées de la Raison R, s'intégrant ainsi au sens commun moral.
Ainsi, le sens commun moral (moralité, conscience de la moralité) comporte:
- les croyances
- les actes de l'imagination
qui font que la nature sensible est apte á recevoir l'effet du suprasensible.
Résumé sur intérêt pratique et intérêt spéculatif
Intérêt
Il est possible d'attribuer á chaque faculté un intérêt, c.a.d. un principe qui contient la condition dans laquelle s'exerce cette faculté. L'intérêt implique donc un concept de finalité.
Rappel: les facultés sont celles de la représentation de la relation entre sujet et objet, et de la soumission des objets á la forme supérieure d'une faculté (qui légifère). L'intérêt est spéculatif lorsqu'il porte sur les phénomènes qui forment la nature sensible.
Intérêt comme principe
a) Intérêt pratique: il porte sur les êtres rationnels qui forment une nature suprasensible á réaliser; qui sont la chose en soi.—Il est tel que la relation de la représentation avec un objet ne constitue pas une connaissance C mais quelque chose á réaliser.
b) L'intérêt spéculatif est subordonné á l'intérêt pratique, car le monde sensible ne présenterait d'intérêt spéculatif (sous l'angle de la faculté de la raison R) s'il ne pouvait, sous la perspective d'un intérêt supérieur, donner témoignage de la possibilité de réaliser le suprasensible.
La détermination directe des Idées de la raison spéculative est la raison pratique.
Exemple de la croyance: proposition spéculative á laquelle la loi morale attribue une détermination qui donne une certitude á la proposition (certitude comme affirmation ou négation d'une vérité). La croyance exprime la synthèse des intérêts spéculatif et pratique avec subordination du 1er, donc la supériorité de la preuve morale de l'existence de dieu par rapport á toutes les preuves spéculatives.-
Intérêt comme finalité
Finalité
Dans l'intérêt spéculatif, la finalité est dans l'observation même. Mais le fait d'être connu [(E+C) R spécule] ne confère aucune valeur au monde. La valeur de l'observation est dans l'attribution d'une finalité ultime.
Finalité: signifie 2 choses
a) la fin en soi de chaque être
b) la finalité que chaque être doit donner á la nature sensible comme finalité ultime á réaliser.
C'est là la faculté de désirer D dans sa forme supérieure: seule la loi morale détermine l'être rationnel comme fin en soi, constitue la finalité dans l'utilisation de la liberté et détermine l'être rationnel aussi comme fin ultime de la nature sensible; lui commandant ainsi de réaliser le suprasensible en unissant la moralité au bonheur universel.
La raison pratique indique la finalité ultime et détermine ce concept en relation avec les conditions sous lesquelles l'être rationnel peut concevoir une finalité ultime de la Création.
Suite: critique du jugement