VI- Quelques lignes de fuite...


Les pages qui ont pour libellé  "Les règles du jeu", constituent une recherche sur les mécanismes qui caractérisent les marchés financiers, les Etats, le leadership et la souveraineté, ainsi que certaines pistes possibles sur l'action citoyenne. Cette recherche s’est faite sous forme de spersa colligo. C'est-à-dire qu'à partir d'informations disperses (spersa) dans articles, revues, blogs d'économistes… j'effectue un rassemblement(colligo)  avec une volonté de cohérence qui s'appuie essentiellement sur la page "L'empire"(voir colonne ci-contre le lien avec Toni Negri) par laquelle débute ce libellé.




Rappel sur les contradictions d'un système

1.-De la valeur du travail à la valeur du capital

En simplifiant à l’extrême, on peut résumer la notion économique en disant : Une entreprise crée de la valeur dans la mesure où elle produit une marchandise vendable avec du travail pour la rémunération duquel elle met en circulation (crée, distribue,) du pouvoir d’achat. Si son activité n’augmente pas la quantité d’argent en circulation elle ne crée pas de valeur. Si son activité détruit de l’emploi elle détruit de la valeur. La rente de monopole consomme de la valeur crée par ailleurs et se l’approprie

L’informatisation et la robotisation ont permis de produire des quantités croissantes de marchandises avec des quantités décroissantes de travail. Le coût du travail par unité de produit ne cesse de diminuer et le prix des produits tend à baisser. Or plus la quantité de travail pour une production donnée diminue, plus le valeur produite par travailleur - sa productivité - doit augmenter pour que la masse de profit réalisable ne diminue pas. On a donc cet apparent paradoxe que plus la productivité augmente, plus il faut qu’elle augmente encore pour éviter que le volume de profit ne diminue. La course à la productivité tend ainsi à s’accélérer, les effectifs employés à être réduits, la pression sur les personnels à se durcir, le niveau et la masse des salaires à diminuer. Le système évolue vers une limite interne où la production et l’investissement dans la production cessent d’être assez rentables.


2.-L'ignorance à l'origine de l'industrie financière

Une industrie financière se constitue qui ne cesse d’affiner l’art de faire de l’argent en n’achetant et ne vendant rien d’autre que diverses formes d’argent. ). La « valeur » de ce capital est purement fictive : elle repose en grande partie sur l’endettement et le « good will », c’est-à-dire sur des anticipations : la Bourse capitalise la croissance future, les profits futurs des entreprises, la hausse future des prix de l’immobilier, les gains que pourront dégager les restructurations, fusions, concentrations, etc.
Les cours de Bourse se gonflent de capitaux et de leurs plus-values futurs et les ménages se trouvent incités par les banques à acheter (entre autres) des actions et des certificats d’investissement immobilier, à accélérer ainsi la hausse des cours, à emprunter à leur banque des sommes croissantes à mesure qu’augmente leur capital fictif boursier.

La capitalisation des anticipations de profit et de croissance entretien l’endettement croissant, alimente l’économie en liquidités dues au recyclage bancaire de plus-value fictives, et permet aux États-Unis une « croissance économique » qui, fondée sur l’endettement intérieur et extérieur, est de loin le moteur principal de la croissance mondiale (y compris de la croissance chinoise).

Il faut chercher l'origine de la croissance, pour l'essentiel improductive, du secteur financier dans la multiplication des outils de gestion du risque. Ces outils ont été créés après le découplage de l'or et du dollar en 1971. l'attitude des entreprises, qui ont ignoré l'évolution des taux de change entre les grandes monnaies et le prix de l'énergie fossile, a conduit à ces mesures et, par conséquent, l’économie réelle devient depuis un appendice des bulles spéculatives entretenues par l’industrie financière. Jusqu’au moment, inévitable, où les bulles éclatent, entraînent les banques dans des faillites en chaîne, menaçant le système mondial de crédit d’effondrement, l’économie réelle d’une dépression sévère et prolongée (la dépression japonaise dure depuis bientôt quinze ans).

C'est l'ignorance aussi de la vraie nature de biens et de services aussi différents que l'eau, les produits intellectuels, les produits manufacturés qui a voulu appliquer à tous la même économie de marché. Ignorance du contenu de ce que nous consommons dans un système mondialisé où la même monnaie rémunère indistinctement le travail humain et les ressources naturelles. Ces ignorances sont le résultat du système économique et monétaire qui nous avons construit.


La sortie du capitalisme
«Elle aura donc lieu d’une façon ou d’une autre, civilisée ou barbare. La question porte seulement sur la forme que cette sortie prendra et sur la cadence à laquelle elle va s’opérer». (André Gorz)

La caractéristique majeure du capitalisme est sa capacité à utiliser les crises pour se régénérer en se renouvelant.
L'évolution constatée ci-dessus fait apparaître nombre de contradictions au sein même du système, dans ce qu'il représente en tant que mécanisme d'expansion. Par exemple, la valorisation exagérée accordée au domaine technologique (en particulier aux EEUU, valorisation qui est le résultat d'une libéralisation non régulée), a permis le développement de mouvements spéculatifs. «Quand la bulle gonfle, les firmes empruntent pour investir; quand elle éclate, il reste les dettes, qui, elles, n'ont rien de virtuel» (MD Novembre 2002). Par ailleurs, lorsqu'une crise se déclenche par exemple dans l'économie réelle, elle remonte aux valeurs boursières, pour repartir, via l'érosion des patrimoines et des marchés d'actions, vers l'économie réelle, dont la déprime rejaillit sur les valeurs boursières, etc. Un système où l'argent est la valeur suprême entraîne nécessairement des dysfonctionnements: manque de transparence des marchés, fraudes et corruption, imbrication des cabinets d'audit avec les firmes à contrôler, fusions gigantesques pour étancher la soif de résultats des institutions financières, fusions qui souvent tournent mal… Lorsque la crise menace et que l'économie nécessite des liquidités, le FMI impose des restrictions et une logique strictement financière avec des plans de réajustement structurels qui augmentent la pauvresse, car ils ne permettent pas les investissements à rendement différé comme l'éducation ou les infrastructures..

Le capitalisme a atteint une limite tant interne qu’externe qu’il est incapable de dépasser et qui en fait un système qui survit par des subterfuges à la crise de ses catégories fondamentales : le travail, la valeur, le capital. (André Gorz)
On n'a pas encore trouvé la formule idéale pour affronter le capitalisme global. Nous sommes en train de parvenir à une époque sans monde. "Car le capitalisme global n'est pas un monde, ni même une civilisation, mais une machine neutre et universelle qui peut fonctionner dans tous les mondes" (Zizek)

Une forme civilisée de la sortie du capitalisme, en revanche, n’est que très rarement envisagée. L’évocation de la catastrophe climatique qui menace conduit généralement à envisager un nécessaire « changement de mentalité », La lutte engagée entre les logiciels propriétaires et les logiciels libres (libre, free, est aussi l’équivalent anglais de gratuit) a été le coup d’envoi du conflit central de l’époque. Il s’étend et se prolonge dans la lutte contre la marchandisation de richesses premières - la terre, les semences, le génome, les biens culturels, les savoirs et compétences communs, constitutifs de la culture du quotidien et qui sont les préalables de l’existence d’une société. De la tournure que prendra cette lutte dépend la forme civilisée ou barbare que prendra la sortie du capitalisme. (André Gorz)

La décroissance est donc un impératif de survie. En réalité une foule d’indices convergents suggèrent que ce dépassement est déjà amorcé et que les chances d’une sortie civilisée du capitalisme dépendent avant tout de notre capacité à distinguer les tendances et les pratiques qui en annoncent la possibilité. En spécialisant, divisant et mécanisant le travail dans de grandes installations, il a fait des travailleurs les appendices des mégamachines du capital. Toute appropriation des moyens de production par les producteurs en devenait impossible. En éliminant le pouvoir de ceux-ci sur la nature et la destination des produits, il a assuré au capital le quasi-monopole de l’offre, donc le pouvoir de privilégier dans tous les domaines les productions et les consommations les plus rentables, ainsi que le pouvoir de façonner les goûts et désirs des consommateurs, la manière dont ils allaient satisfaire leurs besoins. C’est ce pouvoir que la révolution informationnelle commence de fissurer. Tout s’oppose dans ce système à l’autonomie des individus ; à leur capacité de réfléchir ensemble à leurs fins communes et à leurs besoins communs ; de se concerter sur la meilleure manière d’éliminer les gaspillages, d’économiser les ressources, d’élaborer ensemble, en tant que producteurs et consommateurs, une norme commune du suffisant - de ce que Jacques Delors appelait une « abondance frugale » selon André Gorz.





La mutation technologique

Jürgen Habermas a sans doute raison de parler de la « nouvelle opacité » qui gagne nos sociétés en apparence transparentes. Nous vivons un nouvel obscurantisme qui se combine très bien avec la modernité technoscientifique. (Zizek)

L’informatique et Internet minent le règne de la marchandise à sa base. Tout ce qui est traduisible en langage numérique et reproductible, communicable sans frais tend irrésistiblement à devenir un bien commun, voire un bien commun universel quand il est accessible à tous et utilisable par tous. N’importe qui peut reproduire avec son ordinateur des contenus immatériels comme le design, les plans de construction ou de montage, les formules et équations chimiques ; inventer ses propres styles et formes ; imprimer des textes, graver des disques, reproduire des tableaux. (André Gorz)

¿Le capitalisme actionnarial est-il adapté aux impératifs de la mutation technologique? En s'appuyant sur la seule logique de l'instrument financier, le cour terme et la rente, ce système fonctionne au détriment de la dégradation de la nature et la répartition des richesses. Les moyens de communication font du monde une unité organisée en réseaux vécue en temps réel et dominée par l'interdépendance. Les questions qui se posent à l'économie impliquent une ouverture sur le très long terme de la biosphère (rythmes de reconstitution des biens renouvelables, biodiversité),une ouverture sur les valeurs humaines… en lieu et place de la seule performance de l'appareil productif. La vraie sortie du capitalisme actionnarial suppose une action délibérée en vue d'arracher le pouvoir aux puissances financières et par là même, transformer la logique du système.


Mobilisation citoyenne
Timothy Garton Ash décrit un ensemble d'initiatives dans El País du 11 Juillet 2009: «Une grande mobilisation populaire est fondamentale. Sans une pression par le bas, les politiques britanniques retourneront à leurs mauvaises habitudes». Ash cite la campagne "Unlock Democracy" (Ouvrons la démocratie) qui a un projet de loi qui autoriserait une convention de citoyens chargée de délibérer et de décider d'une série de réformes importantes ainsi que d'autres initiatives[1]. Ash se demande si«à un certain moment, et plus tôt que tard, nous aurons besoin d'un organisme qui soit un pont bidirectionnel entre le Parlement et les citoyens. Il devra être doté de compétences et de légitimité. Ni le Parlement ni le peuple peuvent agir pour leur compte propre. Seul un nouveau type de relation créative entre les deux pourra nous donner le point de départ constitutionnel que nous nécessitons».

Revenu "existence"


Keynes qui, dans son texte de 1930, Perspectives économiques pour nos petits-enfants, anticipait que, d'ici un siècle, le "problème économique" serait résolu : trois heures de travail par jour étant suffisantes, la course au profit serait perçue comme pathologique et les êtres humains, grâce au temps libéré, se consacraient à des activités plus hautes. En d'autres mots, nos générations devront se libérer de la pression économique, travailler 15 heures à la semaine, et tendre vers une plus grande solidarité qui permette partager le niveau de production atteint. Ne pas agir ainsi, selon lui, nous conduirait à tomber dans une "dépression nerveuse universelle" dit André Gorz

De cette utopie-là, l'écologie politique d'André Gorz est aussi l'héritière. Ce qui importe pour le moment, c’est que la principale force productive et la principale source de rentes tombent progressivement dans le domaine public et tendent vers la gratuité ; que la propriété privée des moyens de production et donc le monopole de l’offre deviennent progressivement impossibles ; que par conséquent l’emprise du capital sur la consommation se relâche et que celle-ci peut tendre à s’émanciper de l’offre marchande. Il s’agit là d’une rupture qui mine le capitalisme à sa base. Deux circonstances plaident en faveur de ce type de développement. La première est qu’il existe beaucoup plus de compétences, de talents et de créativité que l’économie capitaliste n’en peut utiliser. Cet excédent de ressources humaines ne peut devenir productif que dans une économie où la création de richesses n’est pas soumise aux critères de rentabilité. La seconde est que « l’emploi est une espèce en voie d’extinction ». une politique écologique est "nécessairement une politique anticapitaliste", car elle vise à "limiter le champ de la consommation et des échanges marchands". (Le dépassement du capitalisme, selon lui, est rendu possible par l'accroissement de la productivité, qui permet une réduction massive du temps de travail pour tous, et une déconnexion croissante entre travail et revenu) . A la thèse de la "fin du travail", Castel répond que le marché et le travail restent "deux piliers de la modernité", et que le seul projet réaliste consiste en un "réformisme de gauche" impliquant une forte domestication du capitalisme, non son abolition.


Felix Gattari: «Il est de moins en moins légitime que les rétributions financières et de prestige des activités humaines socialement reconnues soient seulement régulées par un marché basé sur le bénéfice. Bien d'autres systèmes de valeurs devraient être pris en compte (la rentabilité sociale, esthétique, les valeurs du désir…). Il sera nécessaire d'amplifier constamment la financiation d'un un troisième secteur, ni privé ni public, au fur et à mesure que le travail humain sera substitué par le travail de la machine. Au-delà de revenus minimums garantis pour tous, etreconnus comme droit et non au titre de contrat appelé d'insertion, le problème se profile comme une disponibilité des moyens pour diriger des actions individuelles et collectives dans le sens d'une écologie de la resingularisation».

La question de la singularité

Bernard Stiegler: «L'exception culturelle est le cache-misère …aussi indispensables que puissent être les mesures qu'elle implique, elle est instrumentalisée comme pur et simple slogan politique. Et elle dispense ceux qui s'en emparent de réfléchir aussi bien à l'exception en général que de prendre la mesure de la question posée par le déploiement de la société hyperindustrielle, avec la misère symbolique qui en résulte… La question culturelle n'est pas politiquement anecdotique, elle est le cœur même du politique. Car la culture c'est aussi la libido, que l'activité industrielle tente essentiellement de capter. Les politiques devraient donc d'abord être des politiques culturelles, non pas au sens où un ministère de la culture set ou dessert les clientèles diverses et variées des métiers de la culture, mais bien comme critique des limites d'un capitalisme hyperindustriel devenu destructeur des organisations sociales en quoi consistent les processus d'individuation psychique et collective».Walter Benjamin, dans "Essais II", condamne le réductionnisme corrélatif de la primeur de l'information: «lorsque l'information se substitue à l'ancienne relation, et donne sa place à la sensation, ce double processus reflète une dégradation croissante de l'expérience. Toutes ces formes, chacune à sa façon, se libèrent du récit, qui est l'une des plus anciennes formes de l'information. Le récit ne se préoccupe pas de transmettre l'évènement tel quel, il l'incorpore à la vie même de celui qui le dit et qui le communique comme sa propre expérience à celui qui l'écoute. De cette façon, le narrateur lui donne son empreinte, comme la main du potier sur le récipient d'argile».Felix Guattari dans "Les trois écologies"propose la substitution des formes anciennes de compromis (le religieux, le politique, l'associatif…) par une "ecosophie" productrice d'une subjectivité tant individuelle comme collective. En finir avec les identifications et les relations fermées pour laisser naître une subjectivité qui confirme la singularité dans sa relation au désir, à la douleur, à la mort. Une subjectivité ouverte dans toutes les directions, que ce soit celle du monde esthétique, celle de la techno-science, s'articulant avec un social en pleine mutation et une écologie à réinventer. C'est pour Gattari dans cette articulation entre la subjectivité, le social et le milieu que s'élucidera la sortie des crises les plus importantes de nôtre époque.




Moins est Plus

Dans son "Introduction à la philosophie de la décroissance" , Nicolas Ridoux rappelle les mots de Keynes «La difficulté n'est pas tant de concevoir de nouvelles idées comme de savoir se libérer des anciennes» et ajoute que le mouvement de la décroissance propose une critique constructive, argumentée, pluridisciplinaire, rejetant les limites qui contraignent nos sociétés contemporaines, pour nous libérer ainsi de ce "chaque fois plus"…Il ne s'agit pas de choisir entre croissance ou décroissance, sinon entre décroissance et récession…en finir avec l'idée que le progrès est croissance, avec "le pouvoir d'achat" qui nous réduit à la dimension de consommateur. Rechercher l'idée de "pouvoir de vie": il s'agit de changer l'organisation actuelle de la production et mieux répartir le travail, utiliser les bénéfices obtenus pour que tous travaillent modérément et que tous aient un emploi avec une révision de l'échelle des salaires…Il s'agit de substituer à la croissance strictement économique une croissance en "humanité".

Surmonter l'obstacle de l'ignorance

Pierre Calame "La démocratie en miettes" et "Essai sur l'œconomie" La crise actuelle est structurelle. Elle appelle des réponses structurelles. Pas de solution aux dérives de la finance sans recréation d'un ordre monétaire mondial; pas d'ordre monétaire sans ordre énergétique; pas d'ordre énergétique sans évolution du système de production et d'échange; pas d'évolution de ce système sans une nouvelle gouvernance mondiale». Prenant en compte les multiples ignorances déjà citées, il propose des pistes d'action:

-stabiliser les taux de change entre les grandes monnaies-stabiliser les cours de l'énergie par création de rationnement-réorienter l'épargne à long terme vers le financement de la transition elle-même-créer une monnaie à deux dimensions: une pour rémunérer le travail, l'autre pour payer l'énergie-redonner toute son importance à l'approche territorialisée de l'économie avec la création de monnaies régionales et d'agences régionales dotant les territoires qui en ont la volonté de nouveaux outils de connaissance et d'action.

Le comité invisible

Inspiré de Guy Debord, "L'insurrection qui vient": Puisque le présent est sans issue,inutile de chercher de vains compromis sociaux. Puisque la catastrophe a déjà eu lieu, impossible de servir une écologie œcuménique qui fournit au capitalisme sa plus parfaite légitimation idéologique. Puisqu'il faut tout rendre spectaculaire, traçable et lisible, autant devenir "invisibles" «à force, on a compris ceci : ce n’est pas l’économie qui est en crise, c’est l’économie qui est la crise. »Renversement stratégique qui marque un tournant politique: la plupart des mouvements alternatifs ont cherché à attirer l'attention des journaux quitte à se transformer en trublions officialisés par les médias. En fait, les bureaucraties syndicales et militantes, les coordinations «qui reproduisent autant d'Etats en miniature» que le comité invisible oppose son anonymat, sa dissolution permanente. Cette fraction s'adresse avant tout à toutes les gloires de la subversion subventionnée. Petite armée des ombres, n'être «socialement rien», constitue paradoxalement «la condition d'une liberté d'action maximale». Penser l'insurrection: « Il n’est pas question d’occuper, mais d’être le territoire. » Seule solution ? Une Commune. Derechef : « Une commune se forme à chaque fois que quelques-uns, affranchis de la camisole individuelle, se prennent à ne compter que sur eux-mêmes et à confronter leur force à la réalité. »Puis, quand l’insurrection sera là, il faudra la développer intelligemment, s’organiser, profiter des faiblesse de l’adversaire. Avec une règle d’or : « A chaque réseau ses points faibles, ses nœuds qu’il faut défaire, pour que la circulation s’arrête, pour que la toile implose. »Notes

[1] Il cite aussi 38degrees.org.uk qui prétend créer une communauté britannique sur le Net pour promouvoir le changement dans la lignée de aux Etats Unis; "Real change" qui a pour objectif de mettre en marche mile petites réunions civiques dans le pays pour déboucher sur une convention http://www.realchange.uk.net/...