FILM NOIR

Le Blog prétextes ouvre le Dossier FILM NOIR

Des coups de foudre, des réflexions, des images, quelques citations à propos d'un territoire si souvent exploité, colonisé, profané. Un Prétexte ici pour donner l'envie de voir ou revoir quelques films des années 1940-50, des Etats-Unis et peut-être d'ailleurs…
Il est impossible ici de ne pas parler à la première personne. je ne chercherais pas à identifier les "films noirs" en fonction de certains paramètres sinon aller à la recherche d'un temps qui, loin d'être perdu, garde toute sa fraîcheur et ranime les émotions de l'adolescent affalé dans un fauteuil du Vox – cinéma pour une double session avec dessin animé de Tex Avery  en prime.

Et c'est bien des années de l'après guerre qu'il s'agit et rien d'autre. Car, depuis peut-être The house of Bamboo de Sam Fuller, en couleur et cinémascope, et tout ce qui viendra plus tard avec le Dolby stéréo –sauf certains films des frères Cohen comme The man who wasn't there (L'homme qui n'était pas là-2001) –je ne vis pas les mêmes émotions qu'avec The big combo (Joseph H.Lewis-1955), ou Kiss me deadly ("En quatrième vitesse" - Robert Aldrich-1955).
Malgré le noir et blanc du petit écran et Bogart et Bacall, je ne sens pas non plus le film noir avec "Le port de l'angoisse" (Howard Hawks-1944) qui traduit mal le To have and have not. En avoir … comme Bogart, ce brave citoyen américain qui n'a pas le choix quand il s'agit de défendre, sans angoisse, la résistance française contre les collaborateurs du nazisme dans une île des Caraibes. C'est du Hemingway, pas du Raymond Chandler, même si Howard Hawks sait créer magnifiquement l'ambiance cigarettes- bars- nappes à carreaux- piano… et il faudra bien y revenir dans une page de ce Dossier.

Lorsque l'on se nourrit de la littérature de la "série noire" française, de la revue "Black Mask" menée par Dashiell Hammett et James M. Cain, on cherche dans le "film noir" d'avantage l'anti-héros, les peurs, délires, jalousies, machinations, perversions…appuyées par les forts contrastes lumineux, les ombres allongées de corps tourmentés, le rythme jazz, le monde de la boxe, des entreprises maffieuses, des compagnies d'assurances, des bureaux de détective cynique…

Comment parler de film noir pour Gilda (Charles Vidor-1946), qui est en fait un triangle amoureux, si ce n'est que le mari nous plonge dans une histoire post-nazie à la Notorious ("Les enchaînés"-Hitchcock-1946). Les émotions qui sont nées dans un cinéma de quartier se réveillent avec ces détectives, la force du noir et blanc expressionniste, d'un Fritz Lang, un Siodmak, tous ces gens-là qui ont vécu l'Allemagne des années 1930 - 40  et qui arrivent à Hollywood avec un imaginaire qui correspond à la force européenne de l'époque. L'Europe est bien présente dans les films noirs américains.
Ce sont bien pour la plupart des gens qui ont vécu l'explosion européenne des fascismes, des totalitarismes, qui ont donné leur talent aux studios de Hollywood, les Lang, Siodmak, Billy Wilder, Edgar Ulmer, Von Stroheim, Stenberg, Jacques Tourneur, Joseph Lewis…et des acteurs immigrés ou fils d'immigrés comme Lauren Bacall, John Gaufield, Rita Hayworth, Ida Lupino, Edward G.Robinson, Kirk Douglas… Le clair obscur, toutes ces images, n'est-ce pas Hitchcock l' européen, Carol Reed… Il y a une fusion entre Europe et "ses amours en Amérique". C'est Visconti avec Ossessione….et plus tard Jean-Pierre Melville, Francisco Rosi …

Mais, quand il s'agit de se faire plaisir cela n'est pas le plus important, et demandons à "Bogey" d'ouvrir la porte du film noir …

Photo Magnum

Dossier: FILM NOIR
Mise à jour le 02.06.12
Parmi toutes les scènes qui me viennent à la mémoire il y a cette séquence :
L'aquarium
Dont je me souviens dans deux films
Agent Secret (Hitchcock) et La dame de Shanghai (Welles)

L'empreinte de la Guerre
L'influence de la guerre mondiale sur le Film Noir se présente  sous de multiples aspects. Il y a eu des tournages en Europe juste après la guerre qui ont valeur d'archives.  On y retrouve les fondements de la relation contemporaine entre les Etats-Unis et l'Europe, particulièrement  avec son pôle allemand, comme saura le faire bien plus tard Lars von Trier avec Europa- C'est:

Berlin Express ou l'Europe fragmentée
tourné principalement à Francfort en 1948et, comme nous le verrons à propos des films d'espionnage, Diplomatic courier tourné à Salzbourg mais surtout à Trieste en 1953, un moment critique pour cette ville.
et "Hot" Europe
sur la guerre en toile de fond dans les films noirs et quelques autres
L'homme qui en savait trop,Correspondant 17(Hitchcock)-L'étranger(Welles)-
Daisy Kenyon(Preminger)...
La guerre mondiale est parfois utilisée comme prétexte dans l'étude de la psychologie des personnages:
Retour de guerre: "La loi du silence" (Alfred Hitchcock)
Blessures de guerre: "Le violent" (Nicholas Ray)
De grands films commerciaux prennent pour thème  la chasse aux nazis sur le continent américain: avec
"The stranger" (Orson Welles)
Gros Plan sur le film de Welles en relation avec Cineastes dans les camps
)apparaissent  les premières photos sur les camps de concentration nazis (nous lui consacrons un dossier en relation avec une enquête sur les Cinéastes qui ont tourné sur le "plateau" de  la guerre) Sur le thème de la chasse aux nazis, nous passons sur les fameux Notorious et Gilda dont nous parlerons probablement pour certaines références (ambiance, images, femmes fatales?).Ces films nous amènent naturellement à parler des films d'espionnage. Par contre sur les camps de concentration, un film de Robert Wise retient notre attention:
"The house on Telegraph Hill" (Robert Wise)
Les guerres mondiales, et plus tard la guerre froide, offrent un  grand nombre d'histoires, vraies ou en partie fictives sur le thème de l'espionnage  A la différence des personnages du film noir de détectives aux comportements dégradés de perdants dans une ambiance de bars ou de boxe, l'espion est plutôt un héros qui accomplit des actions surprenantes dans un environnement quotidien. L'imposture, le mensonge, le simulacre et la trahison permettent de mettre en scène le suspense de l'action avec des dialogues qui agissent comme des armes à double tranchant C'est ce film peu connu
"Diplomatic Courier" (Hathaway)-Trieste
"Diplomatic Courier"(Hathaway) Apparences
et bien entendu
"Five Fingers" (Joseph L.Mankiewicz)









Aux limites du film noir
Je me retiens encore à plonger dans ces films noirs,  très noirs, cet univers sordide où l'on croise des hors-la-loi, des gangsters, des policiers véreux, corrompus. Avant de les retrouver, je voudrais me pencher sur ce monde "exotique" des empires coloniaux avec The letter (La lettre-William Wyler-1940) et The Shanghai Gesture (Joseph von Sternberg- 1941). Ces films, comme aussi Sunset Boulevard (Billy Wilder-1950) ou Dark Waters (André de Toth-1944) ont une atmosphère qui me semble être aux limites des films noirs qui seront traités par la suite.

Plongeon dans le FILM NOIR
 D.O.A (Rudolph Maté).
Double Indemnity (Assurance sur la mort-Billy Wilder)
en préparation
-The killers- Pickup on South Street-Kiss me deadly-The big ombo-Maltese falcon, Asphalt jungle- The big heat-The killer de Kubrik...
Liens utiles
Wikipedia en français: Film noir moins documenté que dans la version anglaise
Sur l'histoire du film noir et quelques résumés bien faits:
films noirs-alley
slant magazine
Sur la littérature et le film noir d'après-guerre:  crimeculture
Sur la définition de film noir "What is this thing called film noir, anyway? de Roger Westcombe
Sur la "série noire" et la revue Black Mask cet article de Didier Daeninckx dans La Revue des Ressources

Nous donnerons pour chaque page, quelques liens correspondant aux films traités.