Les consommateurs satisfaits d'un produit qui n'a pas de concurrente peuvent se considérer satisfaits puisque le produit est bon et qu'il répond à leur besoin. Mais une position éthique serait de se poser des questions sur ce manque de concurrence et sur le monopole qu'exerce ce produit, surtout s'il s'agit de l'information. Nous savons que notre capacité d'information en ligne est «quasiment entre les seules mains d'une gigantesque agence de publicité». On n'est pas loin du fameux régime stalinien. Notre capitalisme "effréné" a sa Pravda ou son Quotidien du peuple: c'est notre cher Google.
Pour utiliser le terme à la mode pour parler de la dette des Etats, on peut dire que Google est un moteur "souverain".
-«Contrôlant le visible et le caché du Net, la firme utilise ce pouvoir pour favoriser ses intérêts commerciaux au prétexte d'une démarche de qualité. Juge et partie, au sens où il doit juger de la qualité des sites, tout en proposant lui-même de nombreux contenus concurrents de ceux qu'ils fait monter ou descendre, Google franchit des lignes blanches»
- Il impose ses moteurs spécialisés, sous prétextes de simples mises à jour, au détriment d'autres sites. En particulier sur les services d'achats ou de voyages. Pour ce dernier cas, des sociétés de recherche de voyage ont porté plainte contre les pratiques de autopromotion de Google aux Etats-Unis. De même, il est sous le coût d'une enquête de la Commission Européenne pour soupçon de manipulation à son profit et pratique discriminatoire.
Google fait jouer à plein «toutes les astuces pour éviter de payer des impôts. C'est en Irlande qu'il rapatrie l'essentiel de ses capitaux européens. Son taux d'imposition à l'international avoisine même les 2,4%».
A défaut pour le consommateur de moyens pour contenir «la dominance absolue de Google», il est bon qu'il se sensibilise d'avantage et sensibilise son milieu sur le fait que Google tient en main «95% de la recherche sur Internet, nous oriente vers des sites qu'il sélectionne et classe en fonction de ses propres mots-clés». Nous sommes loin de sociétés informatisés libres et bien entendu démocratiques.
Citations de Thomas Clay doyen de la faculté de droit et de sciences politiques à l'Université de Versailles-St Qunin Artivle dans Le Monde du 15 Décembre 2011.