Au temps des mensonges... Cinéma et démocratie


       
Le cycle de projections et débats que j’ai présenté à Séville sous le titre de cette page s’est appuyé sur trois films des années 1960:

L’attentat d’Yves Boisset (le rapt  à Paris et l’assassinat du politique marocain Ben Barka)
Z de Costa Gavras (l’assassinat en Grèce d’un politique pacifiste à la veille du coup d’état des colonels)
Missing du même Costa Gavras (implication du gouvernement des Etats-Unis d’Amérique dans le coup d’état de Pinochet au Chili).
Trois autres films ont complété ce cycle:
... il s’agit, avec M le maudit de la vision de Fritz Lang sur la société allemande avant l’arrivée de Hitler au pouvoir
... de la réflexion de John Ford sur l’utilisation de la presse, le mensonge, la légende et le crime dans une démocratie représentative avec L’homme qui tua Liberty Valance
... et la satire de Stanley Kubrick sur la guerre froide avec Docteur Folamour.



Au temps des mensonges, dire la vérité se convertit en un acte révolutionnaire    (Georges Orwell) 

Lors du  premier anniversaire de l’indépendance du Kosovo, un journal, qui ne se situe pas dans la ligne des plus conservateurs, bien que…[1], ecrit que le Kosovo a pas succombé aux violences interethniques… et «que le pays s’est doté de différents attributs de pouvoir qui confirment son nouveau statut : une Constitution, des Forces Armées, un Service d’Intelligence, un Conseil de Sécurité, une Agence chargée des privatisations».
Est-ce ainsi que l'on peut caractériser la création d’un Etat démocratique?
Que s’est-il passé dans le monde pour accepter ces forces institutionnelles comme fondement d’une démocratie ?
Quelle est notre mémoire de l’action de ces forces ?
Des forces qui, pour le simple fait d’avoir permis les crimes du passé, sont celles qui ont le moins d’aptitude pour enquêter sur ceux-ci et les punir ou pour les prévoir dans le futur.

Face à ces questions, le cinéma permet de nous rafraîchir la mémoire.
-De Lumumba –l’assassinat planifié du président du Congo –à La Bataille d’Alger et la leçon magistrale que donne ce film sur le déploiement des troupes françaises face au soulèvement du peuple algérien avec son cortège de tortures et de tueries de civils –leçon que les Etats-Unis d’Amérique ont su retenir pour l’occupation de Bagdad dans les années 2000,
-De Facteur Humain de Otto Preminger –sur l’apartheid et l’implication des gouvernements hollandais et britannique face à l’influence communiste en Afrique du Sud –aux Sentiers de la Gloire de Stanley Kubrick sur la décision de fusiller des militaires pour l’exemple lors de la Première Guerre Mondiale…
-Sans oublier la représentation que donne le cinéma de l’assassinat de Kennedy ou de Malcom X et de Che Guevarra…
Le cinéma politique, particulièrement le film noir avec sa variante politique, a eu son moment de gloire dans les années 1960 et au début des années 1970, époque conflictuelle plus que toute autre au XX ème siècle, avec les décolonisations, les guerres et les crimes qui les accompagnèrent. Plusieurs films furent tournés dans l’intention  de dénoncer les forces institutionnelles démocratiques, particulièrement en Europe, avec des metteurs en scène et des scénaristes comme Costa Gavras et Jorge Semprun...


Guerre froide au Pentagone: Dr Folamour



DossierAU TEMPS DES MENSONGES
actualisé le 03.05.11
Missing de Costa Gavras
L'homme qui tua Liberty Valance de John Ford
Z de Costa Gavras
M de Fritz Lang
L'attentat de Yves Boisset
Dr Folamour de Stanley Kubrick


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[1] Le Monde du 18/02/09