Santé publique

Tant notre entourage, comme nous-mêmes, avons parfois été victimes des effets secondaires d’un médicament, avec des conséquences parfois sérieuse. J’ai pu constater autour de moi l’effet de médicaments comme, par exemple, certains protecteurs stomacaux, ou analgésiques qui ont conduit à des effets très pénibles. Vertiges, nausées, maux de tête… qui, si ils sont mentionnés dans les instructions, c’est pour signaler qu’ils sont extrêmement rares, ce qui ne semble pas être le cas. Par ailleurs, le médecin ou le pharmacien ne font généralement pas état du médicament générique. Enfin, très peu souvent, le malade informe en retour le médecin ou le pharmacien. Je tiens à faire écho ici d'articles parus récemment sur ce thème.

 « La fatalité ce n’est personne, la responsabilité c’est quelqu’un» (Paul Ricœur)


Si l’on en croit l’article  d'un spécialiste des psychotropes, publié par Le Monde du 11 Décembre dernier, on peut douter des grandes annonces faites qui promettent « de grandes ruptures » du type : « la recherche génétique, les biotechnologiques, vont nous donner accès à des médicaments ciblés de nouvelle génération. En fait, on ne cesse de nous refourguer de vieux composés à peine modifiés qui bénéficient de prix de vente exorbitants (plus de 10 fois celui de la molécule dont ils sont dérivés et sont une quasi-copie».
L’industrie pharmaceutique investit des sommes gigantesques en recherche pour des résultats que l’on a le droit de juger pour le moins décevants.


Comment sont faits les choix de recherche ?

On peut se poser la question de savoir si les industriels du médicament et les responsables politiques prennent en compte le juste équilibre Bénéfices/Risques pour le patient, c’est-à-dire ¿pourquoi prendre le moindre risque quand il n’y a aucun bénéfice tangible démontré ? Par exemple, dans le cas des protecteurs stomacaux, pourquoi est mis sur le marché et prescrit par des spécialistes un médicament dont les effets secondaires signalés peuvent conduire à une pancréatite, alors que le produit générique n’a aucun effet secondaire déclaré ?

Centre logistique pharmaceutique
doté de technologie avancée



Ne convient-il pas que l’ensemble du système accorde plus d’attention aux effets secondaires que les études cliniques ont mis en évidence ?
Ne convient-il pas que le nouveau médicament démontre son efficacité par rapport au médicament de référence et que le doute bénéficie au patient et non à l’industrie ?

La vigilance des produits pharmaceutiques est-elle réellement organisée ? Y a-t-il un suivi des effets secondaires et ne convient-il pas que le patient informe en retour le médecin et le pharmacien ?

Sous quels contrôles se font les choix de la recherche ?


Y a-t-il une réelle transparence dans les relations entre l’industrie pharmaceutique, les agences de contrôle et les responsables politiques de la santé ?

Même si l’on en finit avec les relations privilégiées et malsaines entre médecins et laboratoires, les revues médicales qui informent les médecins des nouveaux produits ne sont-elles pas dépendantes des publicités pharmaceutiques ?
La décision de retrait d’un médicament n’est-elle pas trop souvent retardée parce que l’évaluation Bénéfices/Risques dont nous parlions auparavant met en avant l’intérêt de la firme avant celle des patients ?

Si la Sécurité Sociale, qui devrait être l’assurance des patients, devient l’assurance des actionnaires de l’industrie pharmaceutique et leur garantit le profit, n’est-il pas temps pour la citoyenneté de demander des comptes et plus de transparence ? Bien que cela ne rendrait pas la vie aux morts, le système judiciaire devrait autoriser les actions collectives en justice sur la base d’un principe éthique simple : ne pas nuire.

De toutes façons, nous nous retrouvons toujours, comme de plus en plus dans tous les domaines publics globalisés, devant l’éthique du politique. «La santé publique est le fondement où repose le bonheur du peuple et la puissance de l’Etat…C’est pourquoi j’estime que le souci de la santé publique est le premier devoir d’un homme d’Etat» (Disraeli à la Chambre des Communes).