L'espace entre toi et moi
Toi et moi. Ce (et) entre toi, végétal, humain ou autre… (et) moi qui n'est pas le conditionnel ou la confrontation du (ou) mais l'espace (et) de la rencontre entre ce que je suis et ce que tu es. C'est l'espace où nos potentiels respectifs, ce dont chacun est constitué, dans sa biologie et ses conditionnements assumés, se rencontrent. C'est l'espace qui fait le (nous), mais aussi celui où je découvre ce champ où fleurit ma liberté.
Moi (et) les autres- ce (et) de l'espace public où mon potentiel peut se répandre dans l'imagination et la compréhension, lesquelles se concrétisent dans l'action libératrice. La liberté occupe l'espace public entre moi (et) les autres. Elle offre la créativité de ses initiatives et n'attend aucun privilège.
Les élites qui donnent leur talent en échange de privilèges ne sont pas libres; ils sont esclaves du pouvoir de domination que leurs privilèges leur confère avec le consentement de l'espace public qui se referme alors sur lui-même.
Ni la liberté ni l'égalité nous sont données
Malgré les préjugés pour le politique, les masses leur confie l'espace public. Or, on ne peut limiter la politique à la représentation de nos divisions par des partis de gouvernement qui utilisent l'alternance comme condition de la démocratie.
"L'égalité de Droit comme donnée de départ sert à couvrir les plus grandes inégalités". Dans la vie pratique, nous sommes toujours dans l'inégalité des rapports face à la connaissance, aux informations qui nous parviennent selon nos conditions d'éducation, notre provenance… L'égalité n'est donc pas une donnée de la démocratie, sinon un principe que les élites au pouvoir utilisent pour vanter les mérites du système qu'ils gouvernent et cherchent à perpétuer. Ni la liberté ni l'égalité nous sont données.
Dans une démocratie réelle, l'action sociale et politique est une approche patiente vers moins de domination et moins d'inégalité La démocratie est donc toujours en mouvement, en devenir, elle ne supporte la rhétorique des grands principes sinon le langage de l'approche réfléchie qui ne cherche pas à conclure.
Transformer l'espace de liberté
Nous devons bien reconnaître que la politique est ce qui détermine nos modes de vie dans le cadre, non nécessairement individuel, mais certainement social. Elle est donc ce qui nous permet de participer de l'aventure collective et, par conséquent, de comprendre les contraintes qui limitent le champ de nos libertés individuelles dans le contexte social duquel nous n'échappons pas.
Ainsi, la politique est ce qui me sensibilise quant aux possibilités que j'ai, comme être social, de construire ou transformer cet espace de liberté. Je me dois de me demander quelles sont mes possibilités de:
Créer cet espace de liberté où le territoire qu'il nourrit est sensible, rempli de l'élan vital qui lui est propre?
Reconnaître ses limites, toujours changeantes, dans un devenir incessant?
Ne pas envahir le territoire de l'autre ni laisser envahir le sien?
Reconnaître en lui les forces actives, vitales, et les forces réactives qui le conditionnent dans ses peurs?
Assumer les conflits qui se présentent dans une humanité aux spécificités multiples, différenciées qui opposent si violement parfois les groupes ou des personnes?
Reconnaître ainsi son potentiel réel, toujours variable, toujours sensible?
(Voir dans ce Blog: "La liberté comme espace")
Je me dois de reconnaître le caractère contraignant du VIVRE ENSEMBLE comme le pas nécessaire à la constitution de mon espace de liberté. A partir de cette reconnaissance je peux assumer mon action sociale et politique dans le cadre de mes possibilités et en prenant le risque de me tromper quant à ma capacité d'inventer ou d'anticiper. Les conséquences de nos actions collectives sur les générations futures font directement appel à ma responsabilité individuelle.
Il y a donc dans mon sentiment de liberté un compromis nécessaire. Il y a le futur qu'appelle ma responsabilité. Il y a le présent de mon action assumée, fondement de mon individualité, donc ma liberté.
Mais la liberté accepte-t-elle un compromis? Dois-je assumer cette contradiction ou ne vivre que dans le présent de ma liberté dont l'espace est dans l'instant vécu? Qu'en est-il alors de l'action politique? Ne faut-il pas revendiquer le chaos individuel qu'argumentent les manipulateurs de la peur pour perpétuer leur pouvoir dominateur au nom de la liberté individuelle? Pourquoi voir un chaos dans l'absence d'organisation programmée? Car cette dernière ne peut que brider ma liberté et me conduire à une relation dominant/dominé si je relâche mon contrôle sur elle.